Marchés financiers — Octobre 2023 

Contexte et préconisations

Septembre est historiquement le mois le plus défavorable pour les marchés financiers : 2023 n’a pas dérogé à la règle avec une baisse des indices « actions » de 5 % aux États-Unis et de 2,5 % en Europe. 

Le CAC 40 s’inscrit ainsi dans le bas de la fourchette comprise entre 7 100 et 7 500 points dans laquelle il évolue depuis 8 mois maintenant. 

Les investisseurs sont toujours confrontés aux mêmes problématiques 

L’inflation continue à décroître, mais pas suffisamment ni assez vite au goût des Banques Centrales. 

Celles-ci maintiennent donc une politique monétaire restrictive, avec des taux directeurs élevés pour une période a priori prolongée. La Banque Centrale Européenne a ainsi porté son taux à 4 %, le niveau le plus haut depuis la création de la zone euro. Le communiqué qui a accompagné cette décision laisse toutefois entrevoir une pause, voire une fin de mouvement, si l’inflation ne devait pas repartir à court terme. 

La hausse des prix du pétrole depuis quelques mois (qui s’approche des 100$ le baril sous l’effet des restrictions de production de la part de l’OPEPet notamment de l’Arabie Saoudite) laisse planer un doute à ce sujet. 

Actant cette situation, les taux à long terme, qui étaient demeurés stables depuis le printemps, se sont nettement tendus avec un taux à 10 ans au-dessus de 4,6 % aux USA et à 2,90 % en Allemagne. Ce mouvement a pénalisé mécaniquement les obligations à long terme. 

En conséquence, les coûts de financement étant toujours plus élevés (ce qui affecte notamment le marché immobilier), un ralentissement économique est en cours. 

  • L’Allemagne et les Pays-Bas sont d’ores et déjà officiellement en récession et les indicateurs avancés (PMI) sont eux au plus bas depuis 2011 en Europe, avec un très faible niveau pour l’industrie. 
  • Aux USA, le retournement s’est amorcé, notamment dans les services. Si un atterrissage en douceur est possible (soft landing), une récession ne peut pas être exclue. 
  • En Chine, engluée dans une crise immobilière et une situation de déflation, la croissance n’est pas au rendez-vous et un plan de relance est attendu. 

À noter que dans les pays développés, ce ralentissement ne s’accompagne pas d’une remontée du chômage contrairement aux cycles économiques précédents, en raison de la baisse naturelle de la population en âge de travailler et de la relation au travail qui a changé depuis le Covid et les confinements. 

Les Pays Bas sont ainsi simultanément en récession (baisse de la richesse nationale) et en plein emploi (450 000 emplois non pourvus, dans pratiquement tous les secteurs d’activité). Cette situation, partagée de part et d’autre de l’Atlantique, crée des tensions sur les salaires, alimente l’inflation et complique la tâche des Banques Centrales. 

Le contexte macroéconomique demeure ainsi toujours difficile et les conditions ne sont donc pas encore réunies pour anticiper une progression sensible des marchés. 

Les stratégies de « portage » toujours pertinentes 

En l’absence de potentiel identifié à court terme sur les actions (même si la période d’octobre à avril est traditionnellement plus favorable que les 6 derniers mois), la prudence continue à s’imposer. 

Par ailleurs, l’effet TINA (There Is No Alternative), qui conduisait à privilégier les actions dans un monde à taux zéro, faute d’alternatives sur les produits liés aux taux d’intérêt, ne soutient plus les actions : de nombreuses classes d’actifs offrent désormais des rendements attractifs avec un risque modéré. 

Nous continuons donc à privilégier les stratégies de portage dans ce contexte : 

  • Les fonds monétaires et les comptes à terme ont un rendement de 3,5 % à 4 % sur des durées courtes, sans risque et avec une liquidité totale, pour la rémunération de placements d’attente. 
    Afin de s’adapter à cette concurrence, les assureurs offrent des « bonus » sur le rendement des nouveaux versements en fonds en euros, qui les portent entre 4 et 5 % pour 2023 et 2024 par exemple chez GENERALI (en fonction de la proportion investie hors fonds en €). 
  • Les obligations d’entreprises, en particulier via les fonds à échéance. Ils offrent en effet une rentabilité annuelle nette supérieure à 5 % ou 6 % pour un risque de niveau 2 ou 3 sur 7. 
  • Les produits structurés de rendement, notamment les « Phoenix » distribuant des coupons réguliers même en cas de baisse des indices de référence. À titre d’exemple : 

Phoenix mémoire SG Novembre 2023 est indexé sur l’action Société Générale. 

Il verse un coupon de 2,25 % par trimestre (soit 9 % par an) tant que l’action n’a pas baissé de plus de 50 % par rapport à son niveau d’origine et rembourse le capital par anticipation si l’action est supé-rieure, lors d’une échéance trimestrielle après un an, à 95 % du niveau initial puis à un seuil dégressif de 2,5 % par trimestre jusqu’à -50 %. Le capital est garanti jusqu’à une baisse de 70 % de l’action. 

Ce produit offre donc une forte probabilité de distribution de revenu à hauteur de 9 % par an et de remboursement de capital sur un horizon relativement court

Crédit Agricole dégressif Dec 2023 est indexé sur l’action Crédit Agricole. 

Il distribuera un coupon de 10 % par an et remboursera le capital dès que l’action sera supérieure, lors d’une constatation mensuelle, à un seuil dégressif jusqu’à -70 %. Capital garanti jusqu’à -70 %. 

Il faudrait une baisse de 70 % de l’action Crédit Agricole pour que les 10 % par an ne soient pas atteints et qu’une perte en capital soit constatée. 

NB : ces produits sont disponibles en compte titres et chez certains assureurs seulement. 

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